Cadres Ovales Jouffroy
LE TOUR OVALE


Historique
Géométrie
Le tour ovale ou elliptique
Emploi du tour ovale


Historique

La première idée du tour ovale est attribuée à Léonard de Vinci, au quinzième siècle. Ce tour fut ensuite mis en application et modifié par Jacques Besson de Lyon, Salomon de Causses, et Cardan, Ingénieur et mathématicien du début du seizième siècle. On retrouve dans le livre "L'art de tourner" Charles Plumier (moine minime), ouvrage datant de 1749, "une machine aisée à tourner l'ovale", avec une planche descriptive de ce tour et du principe elliptique qui est toujours le nôtre.

C'est à cette date que se situent les prémisses de la mécanisation sous le règne de Louis XVI (1754-1993). La mode et la fabrication courante d'objets ovales, miroirs, bordures, terminologie employée à cette époque, pour désigner tous les cadres, s'est depuis lors perpétuée avec des succès divers jusqu'à nos jours.

Sous Napoléon Ier s'est développée la peinture miniature, déjà existante auparavant, sur ivoire et sur porcelaine. Utilisée fréquemment comme petite "photographie" pour le voyage et montée en médaillon métallique précieux ou doré, en forme ronde ou ovale. Cette époque de guerre et de grands voyages a beaucoup favorisé l'utilisation de la miniature.

Le médaillon qui représentait souvent le visage de l'aimée, après bien des voyages, était alors monté dans un cadre carré ou rectangulaire avec en son milieu une gorge ronde ou ovale, taillé dans un bois précieux, ébène ou thuya (suite au retour d'Egypte). Ce portrait miniature dans son cadre finissait son périple accroché au mur. Ainsi était né ce que nous appelons familièrement le cadre Empire, ou cadre à miniature.

Le règne de Napoléon III et son essor de mécanisation a permis dans notre partie, de fabriquer des tours ovales, dont certains, après bien des réparations, modifications périples, tournent encore.

La diversité des copies de style qui firent le style Napoléon III a relancé, en beaucoup plus fort, grâce à une bourgeoisie riche et avide de tous les objets de mobilier, la fabrication des cadres ovales Louis XVI, Empire, Charles X.

L'emploi des cadres miniatures, et de tous les cadres ovales en général, n'a pas connu d'interruption jusqu'à ce jour.


Géométrie

A vrai dire, il existe des ovales et une ellipse. Plusieurs tracé de l'ovale, ovale au tiers, ovale au quart, tracé exécuté à partir de de circonférences. L'ellipse, dont nous reproduisons ici le tracé, est appelée familièrement tracé du jardinier. En effet, c'est celui-ci qui est employé pour tracer les plates-bandes dans les jardins publics, par exemple.

L'ellipse est une courbe plane, telle que la somme des distances de chacun de ses points, a deux points fixés qu'on nomme foyer F et F' , est constante.

D'après cette définition, la somme des longueurs MF et MF' reste la même, quelque soit le point pris sur la courbe. Si on prend le point A sur le grand axe, on a AF + AF' = AA' = MF + MF'; donc la somme des longueurs MF et MF' est toujours égale à longueur du grand axe.

Si on prend B, extrémité du petit axe, on a encore BF + F' = AA', mais les deux longueurs BF et BF' sont égales. On aura donc les foyers en décrivant de B comme centre un cercle avec la moitié du grand axe comme rayon. Les points A, A', B et B', qui sont sur les axes, sont nommés sommets. On détermine ordinairement une ellipse en donnant les longueurs AA' et BB' des axes; on trace les axes en grandeur et position, et on détermine les foyers comme nous venons de le voir.

On fixe ensuite l'extrémité d'un fil en M avec une punaise, puis l'autre extrémité en F', de façon que la longueur du fil soit égale à la longueur AA'. On tend ensuite ce fil au moyen de la pointe d'un crayon en M. Si l'on fait avancer le crayon en maintenant le fil bien tendu, la pointe décrira une ellipse.


Le tour ovale ou elliptique

Le tour ovale est une machine très compliquée, et dont le mécanisme exige une précision rigoureuse dans son ajustement. De plus, ce mécanisme en constant frottement comme tous les mécanismes excentriques, fonctionne d'une manière oscillante et saccadée. Il faut une soin et une attention continuels pour arriver à une bonne pratique de ce type de tour.
Les outils employés pour le tournage à l'ovale sont les mêmes que ceux utilisé par le tourneur en rond: gouge, bédane, plane, fermoir; tous de différentes tailles emmanchés d'un très long manche en bois bien caractéristique de ces métiers.


Emploi du tour ovale

Le tour ovale permet indifféremment le travail du bois et des métaux. De nos jours, les bois employés pour le tournage à l'ovale sont exactement les mêmes que ceux emplyés pour le tournage rond et l'ébénisterie de qualité. Bois massif bien sur, de France surtout, avec une prédilection pour le poirier, le merisier, l'érable pour les cadres vernis. des essences moins nobles comme le tilleul, le hêtre, sont employés pour les cadres dorés ou laqués. Le poirier noirci à l'acide sous le premier Empire, était déjà employé comme imitation de l'ébène. Les plaques de bois précieux, également employé à cette époque, sont toujours en thuya, loupe d'orme, d'acajou, de tilleul (plus récent), rehaussé par des filets de marqueteries à chevrons, damiers, etc…, de tons différents pour le souligner. La fabrication de la cuivrerie ronde ou ovale fut longtemps laissées aux soins d'artisans spécialisés dans les métiers des métaux d'arts précieux ou semi-précieux, orfèvres, repousseurs sur métaux surtout. La raréfaction de ces métiers nous a conduit depuis longtemps à fabriquer nous-mêmes les deux parties: le tournage des bois, la fabrication des cuivres. Le médaillon de laiton ainsi fabriqué avec sa petite feuillure arrière destinée à recevoir la précieuse feuille d'ivoire, met particulièrement bien en valeur le sujet. Le verre à bombage léger, ou la belle glace à la française, y contribue également. De leur coté, les cadres une fois tournés, poncés finement, sont destinés à deux types de finition : bois brut pour la dorure, vernis pour les autres. La technique la plus noble reste toujours, en matière de vernis, celle du vernis au tampon.